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  • : Photos d'ALGERIE(1962-1972)
  • : Photos d'Algérie(de 1962 à 1972) Thèmes:Paysages visités + photos de famille et de proches en groupes.
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PHOTOS réalisées en ALGERIE entre 1962 et 1972
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2 romans de Smari Abdelmalek, ancien de l'école Cité ouvrière




                                                                                                                           

 

SUR-LES-PONTS-DE-CONSTANTINE-copie-3.jpg
     

VIDEO " SUR LES PONTS DE CONSTANTINE "

Merci à ALI
                 

 

                                                                                                                                             

 

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13 novembre 2005 7 13 /11 /novembre /2005 00:00

Quel veinard je fus d'habiter pendant 5 ans et demi cette ville sublime méritant bien d'être surnommée Bône"la coquette"! Son nom évoque pour moi une foule de souvenirs: La découverte des moustiques et de la moustiquaire dans notre première résidence au sein d'une caserne à proximité de l'école Victor Hugo, l'apprentissage du parler bônois dans l'immeuble de la rue Messmer près du grand marché couvert et les joies de la vie à la campagne au Parc à fourrages, sur la route qui mène à la basilique de Saint Augustin. De 8 à 13 ans, j'ai parcouru cette ville, profité de ses belles plages, pêché sur le port, marché sur la route de Bugeaud et déambulé sur le cours Bertagna. Certes, je pourrais en parler de Bône mais personne ne peut présenter cette ville comme le fait mon ami Claude, un authentique bônois, qui n'a quitté sa ville natale qu'en 1971. A ma demande, il a eu la gentillesse de présenter sa ville préférée et je l'en remercie du fond du coeur.

Bône « LA COQUETTE »


En 1830, au moment du départ de l'expédition contre le Dey d'Alger,CharlesX et le ministère Polignac avaient envisagé  la cession de Bône et de Bône seulement à la France. Ce projet qui n'a évidemment pas survécu à la Révolution, prouve à quel point l'humble bourgade d'alors et son illustre aïeule Hippone tenaient une place privilégiée dans le coeur des Français.
Bône n'avait ni la grandeur austère de Constantine, ni la magnificence d'Alger. Elle avait une beauté discrète mais envoûtante. Ce charme indéniable, elle le devait à son site unique. La ville était belle sans le moindre artifice, mer, côte, montagne s'accordant pour lui faire une séduisante parure.
La ville qui dépassait 120 000 habitants en 1962, dont 50 000 d'origine européenne, se classait au quatrième rang des villes algériennes. La permanence d'une grande cité en ce point de la côte tient à la vocation urbaine du site et de la position. Bône et surtout sa rade, ont de tout temps attiré les navigateurs et les marchands. Les eaux profondes et calmes de son golfe admirable et tutélaire étaient très appréciées par les navigateurs fuyant les tempêtes et recherchant un abri sûr.
Cette étonnante vitalité, Bône la devait aussi à la richesse de sa plaine qui s'étirait jusqu'en bordure de mer. La plaine de Bône a connu la prospérité depuis le développement de la viticulture. Lorsqu'en 1875, le phylloxéra détruisit le vignoble en France, l'Algérie dut subvenir à la consommation de la métropole. Les terres algériennes et notamment celles de la plaine de Bône étaient propices à la culture de la vigne. La viticulture fut essentiellement l'oeuvre de particuliers et de sociétés pourvus de capitaux: Les domaines des Fermes d'Hippone à Duzerville, des Fermes françaises Saint-Vincent et des Fermes françaises Daroussa à Randon, du Chapeau de Gendarme à Mondovi étaient les modèles du genre. Cependant, la culture de la vigne et la vinification n'étaient pas la seule richesse de la plaine dont les terres chaudes et humides se prêtaient aussi parfaitement à la culture du tabac et du coton.

Mais il faut chercher au-delà de la simple vocation agricole, les raisons de la vitalité expansive de la ville. La richesse, Bône la devait aussi à l'activité de son port, un des plus importants d'Algérie. Très tôt, comprenant les avantages de sa position maritime et terrestre, la ville sut agrandir ses installations portuaires et s'équiper pour accroître le trafic. Les lignes de communication rayonnant dans toutes les directions étendirent de plus en plus loin la zone d'influence du port. Les marchandises affluèrent: Les vins, le tabac, le coton et les agrumes de la plaine, les céréales du bassin de Guelma, les moutons et l'alfa des hautes plaines, le liège du massif de l'Edough. Luttant de vitesse avec Bizerte, Bône arracha à la Tunisie le bénéfice de l'exportation des produits miniers de la frontière algéro-tunisienne: Le minerai de fer de l'Ouenza et du Bou-Khadra, les phosphates du Djebel Kouif et du Djebel Onk prirent la route du port de Bône qui devint ainsi le plus important port minier de l'Algérie.LE PORT : LA PETITE DARSEvue-sur-la-vieille-ville-et-le-port-copie-1LA VIEILLE VILLE ET LE PORT

LA CORNICHE
LA CORNICHE


Cet essor économique attira une progression inouïe de sa population à forte proportion d'immigrants italiens et maltais. Pouvait-on trouver ailleurs l'exemple d'une ville douée d'une telle fièvre de croissance, capable de passer en 130 ans, en dépit de trois guerres, de 1500 à 120 000 âmes? Aux vieux quartiers de la vieille ville dont les ruelles étroites et tortueuses s'achèvent parfois en culs-de-sac, s'ajoutèrent, à l'ouest d'abord, des quartiers modernes, aérés, aux rues rectilignes et larges convergeant vers l'ancienne porte de Karézas. Puis, ce fut la naissance du faubourg de la colonne Randon, au pied du massif de l'Edough. Enfin, avec l'attrait du bord de mer, la ville s'étendit le long du littoral.

 
BÔNE(VUE AERIENNE)


LE THEÂTRE
 
 
 

Le succès a grisé Bône qui disputa longtemps à Constantine la prééminence dans le département. Il a exalté aussi l'orgueil de sa population. On a parfois qualifié le bônois de vantard. Vantard? non pas: optimiste, gouailleur seulement. On l'a souvent comparé au marseillais. Certes, les points communs ne manquent pas et notamment le parler. Ce qui fait la particularité de celui de Bône, c'est sa truculence, son accentuation des voyelles, son inversion syntaxique( l'envie de mourir, il te donne) et surtout ses expressions métaphoriques et emphatiques. Dans tout propos, l'injure fréquente n'était que la marque d'une chaleureuse démonstration d'amitié.
On ne peut pas parler de Bône, sans évoquer son incontournable cours Jérôme Bertagna. Véritable agora où les jeunes et moins jeunes se donnaient rendez-vous, le cours Bertagna alignait jusqu'à la darse la perspective de ses immeubles cossus et de ses rangées de ficus et de palmiers. C'était le coeur de la ville où l'on venait se promener, faire quelques emplettes, commenter les évènements de la cité et...flirter. De nombreuses brasseries: le café de Paris, l'Hôtel d'Orient, le Maxéville, offraient aux badauds l'ombrage de leurs terrasses. On venait y prendre l'apéritif qu'accompagnait la traditionnelle"kémia" ou savourer les renommés créponnets de chez Fanfan.

LE COURS BERTAGNA
La ville pouvait aussi s'énorgueillir à juste titre de ses environs. Pour aller au Cap de Garde qui projetait dans les flots son promontoire de calcaire gris, la route de la corniche longeait la mer et serpentait au milieu des genêts, aloès et agaves. Les noms qu'on y rencontrait étaient bien poétiques: plage du Lever de l'Aurore, baie des caroubiers, baie des corailleurs, plage du Belvédère.
Du haut de la colline aux oliviers sur laquelle se dressait la basilique Saint Augustin, les promeneurs étaient récompensés des efforts d'une courte ascension par une vue admirable sur la plaine et le golfe de Bône. Dans son"Saint Augustin", l'académicien Louis Bertrand a, si bien, évoqué la magie de ce lieu agreste, enveloppé de paix. Ecoutons-le parler de cette"large baie arrondie en courbes molles et suaves comme celle de Naples. Tout autour, un cirque de montagnes; les étages verdoyants de l'Edough, aux pentes forestières...Azur de la mer, azur du ciel, nobles feuillages italiques. C'est un paysage lamartinien, sous un ciel brûlant"
LA BASILIQUE SAINT AUGUSTIN

Basilique St Augustin AnnabaLA BASILIQUE SAINT AUGUSTIN EN 1967




Enfin, une autre promenade appréciée des bônois: le massif montagneux de l'Edough aux portes mêmes de Bône, vêtu de chênes-lièges et de chênes zéens. A 900 m d'altitude et dans un site enchanteur, le village de Bugeaud proposait la fraîcheur de ses sous-bois. Il était, tout l'été, l'Alpe des bônois.
Ah! que tu étais belle, ma ville qui, alanguie, enlaçante, s'étirant mollement sous un soleil ardent, respirait la douceur de vivre.
Claude BARNIER ( Le 28 octobre 2005)

Quelques expressions métaphoriques du parler bônois:
1.Que le cul i te tombe et que le trou i te reste!
2.Qu'i te vienne la gratelle a'c les petits bras!
3.Qu'i te vienne le gobbe et la pécole!
4.Aretenez-moi ou j'i mets un taquet!
5.Ac' les oeils de tes morts, j'me fais des billes-z-agates!
6.Aga-le, i jette le bromedge!
7.Quelle caoulade!
8.Il est tout fartasse!
9.I m'ont niqué la pastèque!
10.J'la eu à ouffe!
Traductions qui ne figurent pas dans les pages roses des dictionnaires:
1.Sorte d'imprécation
2.Sorte de malédiction( gratelle: démangeaison)
3.Gobbe: de l'italien, bossu; la pécole: sorte de lèpre.
4."Arrêtez-moi ou bien je lui donne un coup de poing"
5."Avec les yeux de tes morts,j'aurais de gros yeux"
6."Regarde-le! Il jette un appât"
7."Quelle erreur!"
8."Il est tout chauve!"
9."Ils m'ont blessé à la tête!"
10."Je l'ai eu sans payer!"
Claude BARNIER

C'est à Bône que j'ai appris à jouer aux billes et ce jeu comportait plus de paroles que de tirs ou lancers.Voici un extrait de dialogues utilisés par les joueurs:
"Ta tiiiit bourvinan kix et grand à qui m'arrête!
-Entention, j'ai dit kix pas kix avant toi!
-Atso! tu joues comme une gamate!
-A la chala qui te vient le gobbe!
-A toi le gobbe et au c..!
-Avec les zosses de tes morts, je fais une canne à pêche pour pêcher..(censuré)
-Fais bien entention, je vais te niquer le beignet! etc...
Avec les traductions de Claude, vous saisirez aisément la signification des injures mais pour la première phrase voici l'explication:
"Ta tiiiit"= Ta tête. Si on touche la bille de l'adversaire sans avoir dit "Ta tiiit" le tir n'est pas valable.
"Bourvinan": si on touche la bille de l'adversaire et qu'elle ne fait pas plus de trois tours sur elle-même, si on oublie de dire "Bourvinan", ça ne compte pas.

"Kix": si la bille heurte le pied d'un joueur ou d'un spectateur, on peut prolonger sa trajectoire si on a dit kix avant de jouer.
Si on ne parvenait pas à se mettre d'accord, on en venait rarement aux mains; chacun retirait ses billes et on se quittait avec le bouquet final du feu d'artifice d'injures bien de chez nous.
Alain

Quelques diapositives de Bône sont placées dans la rubrique ALBUM DE PHOTOS et dans le DIAPORAMA




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3 livres sur Bône par Gérard Rodriguez<br /> <br /> *Que la Seybouse était belle*<br /> Récit de la vie Bônoise<br /> 162 pages et 50 photos.<br /> Aujourd’hui le lundi 17 Août 1959 en Algérie à Bône au 12 rue du Docteur Mestre une rue du quartier de la colonne, nous nous préparons à enterrer Cyprien Palomino mort 2 jours plus tôt à l’âge de 91 ans. Avec nos mots, nos conversations bon enfant, nos gestes et notre joie de vivre la mort de Pépé sera l’occasion de nous rappeler que nous les Bônois savons rire de nous.<br /> Cyprien Palomino que tout le monde appelle Pépé a été toute sa vie amateur de belles femmes. En ce jour viennent une dernière fois le pleurer à la Bônoise tous ses amis et amies qui l’ont connu. Autour du cercueil, c’est pour chacun et chacune de tenter de consoler sa femme Augustina et de savoir quel est ce secret, le seul que Pépé a tenté de cacher toute sa vie. Au milieu des conversations pleines de larmes, sincères, hypocrites, drôles, les langues se délient et mettent à jour la vie des uns des unes et des autres. À Bône personne ne veut être le dernier ou la dernière à savoir ce qui se passe, après tout ça ne sort pas du quartier puisqu’on est entre nous. La chaleur du mois d'Août n’arrive pas à faire taire tout ce beau monde qui après avoir une dernière fois comme on dit à Bône bien béni Cyprien et le voisinage ira alors conduire sereinement au cimetière le Pépé. Ce cher Cyprien.<br /> <br /> ………………………………….<br /> *Quand Bône s’appelait la Coquette*<br /> * La vie Bônoise. Algérie.* (390 Pages. 120 Photos)<br /> <br /> À Bône la coquette, les cultures arabo italiennes française et autres ont créé une société dont le rire, le franc parlé, la gestuelle, l’exagération, les mots ont fait la réputation de la ville. À Bône si on exagère pas, on est pas Bônois. En français de chez nous, Bône la coquette va vivre sa vie. Avec la famille Migliazzo Boulevard de Strasboug. Dans L’épicerie de Madame Cutayar. À la kermesse du Quartier le dimanche. Au défilé du 14 juillet sur le cour Bertagna. À La messe du dimanche à L’Église St-Thérèse .Avec tata Odette lors d’un drame dans le passage Savino. Au chemin de croix de St –Augustin. À une journée au marché. Avec Louise et Odette allant prendre le café chez Aicha. À un Pique nique sur la montagne de Bugeaud. À une Partie de pêche aux marbrés la nuit à Toche. Au suicide de Madame Zerbibe à la colonne. Au Kiosque à musique les soirs d’été sur le cour Bertagna. À la mort tragique de Battistin écrasé par… les Bônois Bônoises vont vivre leurs vies. Et quand le Samedi 15 Aout 1959 a lieu l’évènement de l’année Le mariage de……avec ?,la colonne se retrouve à la salle Borg pour fêter, manger, boire et critiquer. Car en ces années là, c’est les jours heureux à Bône la coquette. <br /> ………………………………………………………..<br /> * MON ALGÉRIE PERDUE À jAMAIS*<br /> * Mes jours heureux à Bône. 1949-1962.<br /> (287 pages, 55 photos)<br /> <br /> À travers ses souvenirs d’enfant, l’auteur raconte ses jours heureux, loin des clichés menteurs dont les Pieds noirs ont été affublés. Colons, sueurs de burnous etc. Il y retrouve sa vie de tous les jours à Bône Algérie, les jours qui s’écoulent au rythme de la chasse à Sidi Djemil, de la pêche au lever de l’Aurore, les réveillons de noël et jour de l’an, sa communion à l’église St-Thérèse. Les rameaux à l’église St-Anne, les gâteaux de pâques de sa maman, la macaronade dans les montagnes avec ces femmes aux parfums de Henné et robes multicolores sur lesquelles brillaient de mille feux des bijoux de cuivre et cela au son des you you. les soirées de brochettes, l’école, les jeux, les promenades les soirs d’été à St Cloud, les calèches du cour Bertagna, le mariage de Yvette et Roger etc. Et puis Après 1962 ce ne furent plus les jours heureux. L’auteur devenu adolescent raconte la galére ou dans cette terre étrangère de France, au milieu de haine et mépris, pour survivre il devint un voleur, et ou sa Maman, se battant chaque jour pour survivre dans cette France hostile, il décida de lui donner le nom de * Mère Courage*. Enfin il raconte son retour à Bône après 47 années, ou il retrouve son pays, ses jours heureux, ses senteurs de Henné et ses youyou, comme au temps des jours heureux.<br /> <br /> Mes livre sont Disponibles sur www.lulu.com
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N
Bonjour je m’appelle Diotalleva Nadia et en cherchant de la famille j'ai trouvé Diotalleva Thérèse qui est née en Bône mais je ne vois pas ses ancêtre et je ne connais pas ma famille au vu qu'ils mobt mise a le DASS voila je cherche des renseignement sur ma famille elle est née en 1943
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P
bonjour<br /> mon grand pere a vecu a bone et fut champion poids coq amateur de tunisie - impossible de retrouver quoique ce soit<br /> son nom etait jacob (jacques) zitoun et son surnom kid jack <br /> de meme impossible de retrouver une trace de la boulangerie a bone de la famille levy [vers 1910/1930] <br /> si quelqu'un eptu m'aider un grand merci d'avance
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J
Bonjour, mes parents sont nés à Bône, mes frères et ma soeur aussi. Je suis la dernière née en France mais j'ai tellement entendu parlé de Bône par mes parents que j'ai l'impression d'y avoir vécu. Quand ma mère me parlait de Bône, c'était les promenades sur la corniche, sur le cours Bertagna, un bon créponné chez Fanfan, la basilique St-Augustin, le cimetière qui donne envie de mourir, c'était Bône la coquette. Pour mon père c'était de retrouver des amis au café pour prendre la kémia avec un pastis et passer un bon moment. Mes parents ont été obligés de partir de là-bas en 1962 avec simplement quelques valises, quand mes parents me parlaient de Bône c'était avec nostalgie et des larmes aux yeux, surtout ma mère. J'aurai tellement voulu voir cette belle ville. Mes parents sont aujourd'hui décédés mais si des Bônois ont connu mes parents ( Maurice Fiengo et Marie Sorrentino) envoyer moi un mail. D'avance merci
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J
A Bone :c' était ma grand mère qui était concierge au théâtre avant du temps de Pantaloni elle était à l' hôtel de ville
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